| La voiture Ratier à hélice. |
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En 1921, Paulin Ratier s'attache les services de Paul Dreptin, autodidacte féru de mécanique et brillant inventeur. Il va rapidement devenir un pilier de la maison Ratier, à l'origine de nombreuses avancées techniques, et cela tout au long d'une carrière de 40 ans qui s'étendra jusqu'en 1961. Les productions extra-aéronautiques n'effrayent pas la Maison. C'est ainsi que Ratier équipe en hélices les voitures de Marcel Leyat. Plusieurs séries d'hélices à 2, 4 et même 6 pales seront étudiées pour ce véhicule, dont Ratier construira aussi des carrosseries. Le succès relatif de cette réalisation a-t-il donné à Ratier l'idée de construire son propre modèle ? |
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Nous sommes à la sortie de la guerre : le volume des fabrications d'avions est en chute libre et nombre d'industriels se tournent vers l'automobile qui apparaît comme un secteur d'avenir. C'est dans cette optique qu'il faut considérer la démarche de la Maison Ratier, qui cherche à la fois de nouvelles productions mais aussi à utiliser son savoir faire aéronautique : cette voiture à hélice, qui peut paraître baroque de nos jours, n'en a pas moins été étudiée avec toute la rigueur qui caractérise la Maison. Les plans réalisés pour ce prototype et la prise d'un brevet (n°561432, déposé en janvier 1923 et délivré en août) en montrent tous les détails, y compris un phare fixé à l'avant par l'intermédiaire du protège hélice. |
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L'engin est doté d'un gros 4 cylindres Janvier-Sabin de 80 mm d'alésage et de 160 mm de course à soupapes latérales qui développe de 60 à 70 ch. Le châssis de 3,05 m d'empattement et de 1,45 m de voie est de type classique, avec freins sur les 4 roues, et porte une carrosserie profilée. L'originalité vient, bien entendu, de la traction par hélice. D'abord équipée d'une bipale, c'est une quadripale (deux bipales superposées) qui sera finalement utilisée. Cette hélice vient s'ajouter au mécanisme classique d'entraînement des roues : les deux modes de propulsion peuvent être utilisés séparément ou simultanément.
Les premiers tours de roues en ville n'ont pas manqué d'attirer l'attention de la maréchaussée comme le montrent ces copies de lettres : |
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Ce véhicule hybride, dit la publicité, permet d'aborder les terrains impraticables aux voitures ordinaires. Les performances de cette voiture de 1 000 kg sont impressionnantes dans la mesure où elle peut atteindre la vitesse de pointe de 130 km/h en terrain plat et 60 km/h en forte côte. Reste que son accélération est faible et sa consommation très importante, ce qui explique sans doute qu'elle ne rencontre pas le succès commercial espéré. Il est vrai que la formule présente d'autres inconvénients, à commencer par son niveau sonore élevé. De plus, l'hélice produit un souffle important, ce qui est pour le moins gênant à une époque où les hommes portent chapeaux, casquettes et bérets. En d'autres termes, la voiture à hélice décoiffe ! |
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Texte : © Pierre-Michel Decombeix et Yves Sounillac |
